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​SAÔNE LORRAINE À CHÂTILLON

Une guerre de trente ans

Une guerre se fait évidemment « contre » (en l’occurrence, ici, l’indifférence, le mur administratif et ses tracasseries, les inerties, et les dégradations dues au temps et au manque d’argent).
Elle se fait aussi et surtout « pour » (la préservation de la beauté et de
l’homogénéité, la réalisation de projets, l’attirance des touristes). Saône
lorraine, qui avait fait ses premières armes en faisant restaurer la toiture
de l’église des cordeliers des Thons (1980-1984), a trouvé à Châtillon un
champ d’action mobilisateur et générateur de résultats.
Certes, il y a eu des échecs, comme celui du Centre de restauration pour
les artisans locaux (mais qui a fait du bon travail sur les bâtiments), cependant l’état actuel du vieux village reste une satisfaction que l’association partage avec l’actuelle municipalité, le Conseil Général des Vosges et la DRAC : bien des hommes et des femmes ont contribué à ce résultat, comme Mr Goven, Mme Le Menestrel, ou Alain Marais.
Certes, il y a encore des points noirs, mais ils sont moins nombreux
qu’en 1983. Saône lorraine remercie tous les intervenants et intermédiaires
qui l’ont aidée ou qui ne l’ont pas gênée dans son combat, en particulier le
maire Aimé Bonneret, le Conseil Général des Vosges, les autorités culturelles de Metz ou d’ailleurs. Vieilles Maisons Françaises et French Heritage Society (ex Friends of VMF) ont été des leviers et des contreforts, les relais de la presse locale (André Poirot, Patrick Hannelle, etc) ont été des
amplificateurs salutaires.
Que tous soient sincèrement remerciés, car ils ont lutté pour la bonne
cause !

1982 (avril) : première visite de Châtillon organisée par Saône lorraine. Nombreux participants.
1983 : parallèlement au classement de 6 immeubles, VMF et Friends of VMF apportent leur soutien à Saône lorraine et envisagent la création d’un centre de restauration des bâtiments anciens. Pendant l’été, exposition de photos chez Dominique Magnien : « regards sur un patrimoine méconnu ».
1984 : grande réunion à la Sous Préfecture de Neufchâteau (Yolande de Lacretelle, Michèle Le Menestrel, Serge Esserméant, Jean-François Michel, etc.) pour la sauvegarde et l’avenir des bâtiments du vieux village.
L’ambassadeur des USA remet le prix VMF au président de Saône lorraine à l’hôtel de Sully. Automne : visite sur place de Mr Joyce, président du syndicat des maçons états-uniens.

1985 : le CEATLOR (centre d’études pour l’artisanat lorrain) et son ingénieur-conseil Mr Fohrer s’impliquent fortement dans l’opération Châtillon.
L’idée d’un centre pour les artisans locaux se précise.
1986 : le Préfet des Vosges visite Châtillon avec le Directeur de la DRAC.
Mr et Mme Boone et le comité du World Monument Fond suivent de peu.
L’idée d’aménager le Grenier à sel en centre permanent pour stagiaires prend forme.

Le président de Saône lorraine rencontre à Paris le comité directeur de la Fondation Gould. En décembre, le ministre Carignon lui remet un chèque de 20.000F au nom de Ford-France sur la péniche Thalassa (la moitié est rétrocédée à la commune pour améliorer l’environnement du vieux village).

1987 : implication de la Chambre des Métiers des Vosges dans le projet Renaissance de Châtillon, alors que les chantiers de restauration se multiplient.

1990-2000 : La Chambre des Métiers structure son intervention et loue pour le Franc symbolique le Grenier à sel qui est restauré et adapté àsa nouvelle vocation. Des stages sont régulièrement organisés, et les maisons du berger et du cordonnier servent de travaux pratiques. Implication des Compagnons de Strasbourg. Le maire et la municipalité de Châtillon font disparaître du regard le réseau électrique.

2000 : Mr Kneuss, nouveau Président de la Chambre des Métiers, peu intéressé par l’opération, s’en désengage et met fin au bail du Grenier à sel.

2000-2013 : Saône lorraine doit faire face à des tracasseries et difficultés créées par l’apport des crédits européens (FEDER). Le chantier du cordonnier et du berger continue et se termine. Le Grenier à sel reste ouvert tous les après-midi de la belle saison, les expositions s’intensifient, et les animations-spectacles se succèdent grâce aux nombreux bénévoles de l’association.

Textes et photos J.-F. Michel
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